L’histoire de H., monoparentale depuis 4 ans

Trouver le courage de la séparation....

Un peu d’espoir pour les fêtes de Noël….

Agée de bientôt 40 ans, je suis originaire du Portugal où j’ai vécu jusqu’à ce que je m’arrache à mes racines à 19 ans, dans l’espoir de trouver une vie meilleure. J’ai transité par l’Espagne avant d’arriver en Suisse …  J’ai traversé la période de peur des « clandestins », puis une place de travail m’a permis d’obtenir un statut de saisonnière. J’ai rencontré celui qui est devenu mon mari et le père de mes deux enfants. Je peux dire que c’est grâce et à cause de lui que j’ai affirmé mon caractère. En effet,  j’ai découvert peu de temps après la naissance de mon aînée et en même temps que ma seconde grossesse que « ma meilleure amie » avait une liaison avec cet homme. J’ai beaucoup hésité avant de décider de garder ce deuxième enfant. Quelques années se sont écoulées durant lesquelles j’ai espéré que mon mari et moi étions repartis sur une autre base. Espoir déçu puisque 5 ans après, j’ai découvert que cette liaison continuait. Bien que désirant quitter mon mari, je ne me sentais pas en position de demander le divorce. C’est à cette époque que je me suis convertie à l’Evangélisme, ce qui m’a beaucoup aidée.

Ma foi m’a soutenue et je peux dire que c’était là le début de ma reconstruction et de mon intégration en Suisse dont j’ai pris la nationalité quelques années plus tard. J’ai pris des cours de perfectionnement de français et j’ai suivi une formation d’auxiliaire de santé. J’ai été engagée dans le CMS où j’effectuais un stage. Les tensions conjugales se sont aggravées et j’ai une fois encore découvert que la liaison extra-conjugale n’avait pas arrêté, malgré les affirmations de mon ex-mari.

Les enfants avaient alors  9 et 10 ½ ans. J’ai décidé de me séparer, traumatisée et en rupture complète de confiance en moi-même et en l’autre. Cela a été une période très difficile, mon ex-mari n’acceptant pas du tout ma décision et tentant la carte de la dernière chance avec un comportement de partenaire de rêve. Mais c’était trop tard, le mal était trop profond et mon instinct de survie n’a pas permis de reconstruire.

C’est un  peu plus d’une année après la séparation que je suis devenue membre de l’association grâce à une amie. C’était il y a maintenant 3 ans, à la même période. Je me suis sentie accueillie et comprise, chose que je ne connaissais pas dans mon entourage. En parallèle, j’ai traversé une période où j’avais besoin de renouer avec ma féminité et l’estime de moi-même. Un suivi psychologique et quelques relations avec des hommes ayant traversé des situations identiques à la mienne ont été des aides à ma reconstruction.

L’AFMR est devenue ma 2e famille. Au début, j’ai pu recevoir du soutien de la part du comité, à travers les animations, lors des rencontres. Aujourd’hui, je me sens prête – et un peu dans le devoir – de redonner de ce que j’ai reçu. Je me sens concernée par l’association et elle ne peut pas vivre sans l’aide des bénévoles dont je fais partie. Même si à l’heure actuelle je suis entre une famille recomposée – grâce à une nouvelle relation – et le statut de famille monoparentale. J’ai donc moins de temps à consacrer à l’association … mais je ne l’oublie pas pour autant….

L’échec de la famille cellulaire m’a poussée à me battre pour m’affirmer et je me sens aujourd’hui grandie, plus forte, plus indépendante que par le passé.  Il est vrai que la période qui suit une séparation est difficile, mais je vous encourage toutes et tous à ne pas baisser les bras et à rester debout, malgré les vents contraires et les vagues tumultueuses à affronter.